Vidéosurveillance : Combien font 41 plus 5 plus 24 ? et combien ça coûte ?

Il y a plus de trois ans, en février 2013, était acté en conseil municipal l’investissement de 41 caméras de vidéosurveillance avec un centre de surveillance opéré par la police municipale 24h/24h.Dès l’été 2013, vous faisions déjà part de notre opposition à cette orientation sécuritaire basée sur la vidéosurveillance 24h/24h, du fait de leur inefficacité en lieu ouvert, des risques sur la vie privée par dérive de surveillance , et surtout d’un coût disproportionné par rapport au besoin de lutte contre la délinquance sur la commune et au gain d’efficacité (versus la présence sur le terrain des agents municipaux).

L’investissant était annoncé par la mairie pour un montant supérieur à million d’euros pour les caméras (800 000) et l’installation de la fibre (200 000) (source : article du Parisien du 19/09/2013 la vidéosurveillance est lancée avec 15 caméras).

Lors de la présentation du budget en mai 2016,  les frais d’investissement étaient annoncés pour un montant effectivement bien supérieur : La 1ère phase de 41 caméras devrait s’achever en 2015 avec un coût d’investissement global de 1,55 millions d’euros. Outre cet investissement en matériel, se rajoute l’investissement en réseau de fibre optique pris en charge par le contrat initial et des amendements au PPP voirie. Si nous rajoutons les 200 mille euros indiqués dans l’article du Parisien, cela représente à minima 1,75 millions d’euros.

D’autre part, se rajoutent aux coûts d’investissement le coût d’entretien, maintenance et de personnel pour la surveillance 24h/24h (4 nouveaux agents municipaux ont été recrutés à cet effet en 2013) estimés aux environs de 7400 euros/caméra/an soit 307 500 par an en sus.

Depuis la mise opérationnelle fin 2015 de ces 41 caméras, cela représente donc au moins un budget global de 2 million d’euros pris sur le budget municipal.

Il est à noter que dès l’article du Parisien de septembre 2013, il est fait mention déjà d’un nombre supérieur à 41 caméras soit 15 + 39, soit 44 caméras. Trois ans plus tard, le 11 octobre 2016, nous lisions avec intérêt l’article sur le site internet de la ville faisant part de la tenue d’une réunion du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance du Plessis-Robinson (Source : http://www.plessis-robinson.com/actualites/detail/article/la-prevention-laffaire-de-tous.html), dans le quel nous apprenons avec  le système de vidéosurveillance disposait déjà de 46 caméras placées partout dans la ville et visionnées 24h/24 par les équipes de la Police municipale et qu' » Afin d’assurer une couverture parfaite de notre territoire, vingt-quatre nouvelles caméras sont en cours d’installation. « 

Soit à terme 46 +24 = 60 caméras en tout pour une population proche de 30 000 habitants en 2016 !

Ce qui représente une densité d’une caméra pour 500 habitants si nous partions de l’hypothèse d’une répartition homogène sur l’ensemble du territoire communal. Or cela était loin d’être le cas en 2013, où avec le plan de répartition des 41 caméras initiales (https://mon-partage.fr/f/51J99Q0s/), nous avions estimé une concentration des caméras très focalisée sur certains quartiers comme la nouvelle cité jardin avec une densité de caméra de 1 caméra pour 366 habitants.

Il est annoncé dans cette communication d’octobre 2016 sur le site internet de la ville que les 24 caméras supplémentaires doivent « permettre une couverture parfaite du territoire » mais comment s’en rendre compte puisqu’aucun nouveau plan n’a été soumis au vote du conseil municipal. Par contre certains faits parlent d’eux même :

Dès le printemps, deux nouvelles caméras étaient mises en place sur le parvis du marché. Un habitant du Plessis-Robinson en faisait état sur tweeter : https://twitter.com/EELV92350/status/742762524043542528

Après les éclosions au printemps, cephoto-041216-nouvelle-camerat fin d’automne nous venons de voir sortir de terre comme un nouveau champignon vénéneux, un nouveau mat avec une nouvelle caméra de vidéosurveillance et cela dans la nouvelle cité jardin, plus précisément rue Raye Tortue (juste à l’angle avec le chemin qui mène à la rivière et à en face de la collecte de verre). Or il y en au moins deux autres (*numéro du plan DCPE disponible sur le lien suivant (https://mon-partage.fr/f/51J99Q0s/)) dans un environnement très proche au porte de la cité jardin

  • une première (C32*) à quelques mètres seulement au bout de l’allée des ondes dans les parcs des
    logements sociaux du secteur Ledoux
  • une seconde  (C12*) à moins de 100 m, Avenue Aristide Briand face aux commerces (la boulangerie,
    …) et proche d’une entrée au jardin de la cité jardin

et cela sans tenir compte des caméras implantées directement dans la cité jardin (C20* et C21*).

Les annonces de priorités de la ville de répartition et de cible des endroits sensibles telles que des écoles semblent bien fumeuses !

Au même titre que la répartition de ces nouvelles caméras, l’augmentation de 41 caméras à un total de 60  n’a pas été non plus justifiée en débat de conseil municipal par présentation de chiffres factuels de lutte contre la délinquance et encore moins débattue.

Un déni de démocratie de plus …Outre le déni de démocratie se pose la question de procédure et de décision budgétaire.

En effet ni l’appel d’offre qui a été lancé suite à la délibération de février 2013, ni l’autorisation de la préfecture attribuée à la commune en 2009 pour 41 caméras, ne prévoyait cette augmentation de chiffre. Comment la ville a-t-elle donc pu lancer l’investissement de ces nouvelles caméras ? D’autre part, se pose  également la question du besoin du recrutement de nouveaux agents municipaux pour surveiller ces caméras supplémentaires qui sont en augmentation de 50 %  par rapport au contrat initial.

Au mois de mai 2016, pour l’analyse du budget, nous étions déjà très interrogatifs sur ce sujet en raison d’un avenant pour la vidéosurveillance cité dans une des décisions du maire du conseil municipal de mars 2016 (cf décision du 24 février 2016 PR DAJAG-MP-2016-16 )mais non détaillé en particulier en termes de montant budgétaire, ni en séance ni dans le compte-rendu

La nouvelle obligation des maires de publier les décisions du maire nous a donc permis de déceler ce loup mais sans en comprendre les enjeux. En effet il nous faudra attendre la mise en application au plus tard le 1er octobre 2018 d’un décret du 25 mars 2016 , qui dispose en son article 107 que « l’acheteur offre, sur son profil d’acheteur, un accès libre, direct et complet aux données essentielles de ce marché public, à l’exception des informations dont la divulgation serait contraire à l’ordre public ». L’acheteur devra donc, dans un délai de deux mois à compter de la date de notification du marché public, publier des informations relatives à sa nature, à son objet, à la procédure de passation utilisée, à sa durée, à son montant et à ses principales conditions financières ou encore les données relatives à chaque modification apportée au marché public. Pour l’instant la mairie ne satisfait qu’à la mise à disposition de la liste des marchés conclus par la commune l’année précédente, ainsi que le nom des attributaires et cela conformément aux dispositions de l’article 133 du code des marchés publics (http://www.plessis-robinson.com/vie-municipale/marches-publics.html).

En conclusion, l’absence de délibération en conseil municipal d’un telle décision de 2nde phase pour la vidéosurveillance pour atteindre  60 caméras nous semble un véritable scandale tant pour l’aspect du fond du débat (besoin, répartition, coût) que sur la forme de la procédure en raison de son impact budgétaire non seulement en investissement propre (modification contrat suite appel d’offre initial), mais aussi en investissement indirect (réseau fibre), et en besoin de ressources humaines supplémentaires pour le centre de surveillance 24h/24h.

Ce déni de démocratie évite d’officialiser la nouvelle gabegie budgétaire de la ville : après avoir dépensé plus de 2 Millions d’euros à la première phase du système de vidéosurveillance, combien cela va encore coûter à la commune et donc aux habitants ?

La tribune des élus de l’opposition de novembre 2016 dans le journal de Robinson  met bien en exergue « l’explosion de la dette, et donc des impôts et des tarifs municipaux qui ne sont que le résultat des choix successifs de l’équipe municipale » et qui fait progresser la commune du 9ème rang au 8ème rang des villes les plus endettées de France. Non seulement le maire continue de faire des choix budgétaires préjudiciables à la commune en ciblant sur une

  • une politique sécuritaire avec la vidéosurveillance inadaptée aux besoins de notre commune,

mais aussi

  • un choix de PPP et de délégation de service public au lieu de financement public et de régie (cf notre article gabegies sur le marché et les parkings) ,
  • d’investissements de prestige (cf notre article sur la maison des arts,projet pharaonique)
  • en mettant en retard des projets essentiels à la vie des habitants (rénovation école J Curie qui vient tout juste d’être achevée, école F Peatrick toujours pas lancée ….)
  • au détriment de l’urgence de développement durable (rénovation énergétique des bâtiments municipaux et en particulier de l’hôtel de ville, patrimoine de notre commune laissé à l’abandon)
  • et au lieu de choix pragmatiques de fonctionnalité pour l’ensemble des habitants et des familles de la commune quelque soit leur niveau de vie, et pour l’accès à  l’ensemble de la population à l’éducation et à la culture tout en respectant une véritable mixité sociale (cf notre article sur le quartier Ledoux).

Nous regrettons ainsi que le dernier concert de notre orchestre municipal La Lyre organisé dans le théâtre de l’Allegria de la Maison des Arts fut payant (10 euros par adulte pour le tarif normal) pour couvrir les frais de la salle alors qu’en parallèle la majorité de droite a pu bénéficier gratuitement de mise à disposition de 5 salles gratuites (avec matériel) pour les 2 tours de leur primaire, alors que les électeurs ont participé à hauteur de deux euros  ! Fort dommage car malgré l’incident de rideau, le spectacle fut fort agréable et aurait mérité d’être accessible à tout(e)s.

Les priorités et les valeurs de la majorité LR et de notre maire candidat officiel aux élections législatives de notre circonscription sont effectivement bien différentes des nôtres et de notre vision de l’élu(e) de terrain, démocrate, respectueux(se) des lois républicaines de Liberté, Egalité, Fraternité,  dont l’énergie doit être orientée uniquement vers le sens de l’intérêt supérieur de la nation et de l’intérêt général pour l’ensemble des citoyen(e)s dont il a la charge.

 

 

 

 

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